Les robots ont-ils des droits ?
À l'heure où les progrès en matière d'intelligence artificielle sont rapides et observables, il est temps de nous interroger sur ce que sera la condition des robots penseurs dans un avenir proche. Les lois d'Asimov seront-elles appliquées et respectées ? L'exploitation des robots par les hommes ne donnera-t-elle pas lieu à une révolte cybernétique comme dans les blockbusters de science-fiction ?
Le droit est parfois méprisant à l'égard de ce qui ne relève pas de l'humain. En France, il a fallu attendre 2015 pour que les animaux ne soient plus seulement considérés comme de simples « meubles » mais comme des « êtres doués de sensibilité ». Descartes était d'ailleurs convaincu que les animaux n'avaient pas d'âme car guidés par leur instinct en lieu et place d'une pensée cohérente, contrairement à Aristote qui accordait une âme à tout être vivant. Cette opposition entre les approches cartésienne et aristotélicienne est intéressante si on l'applique au cas des robots. Car si un robot devient capable de penser par lui-même, nous pourrons dire qu'il a une âme selon des critères cartésiens. À l'inverse, un robot n'étant pas un être vivant au sens biologique du terme, il n'aura pas d'âme au sens aristotélicien.
Les robots sont déjà soumis au droit et relèvent de la propriété intellectuelle, en l'occurrence de la propriété industrielle (sous forme de brevets) et du droit d'auteur (les robots appartiennent à leurs créateurs). Mais il y a toutefois un paradoxe de taille car les robots autonomes vont devenir sous peu des créateurs indépendants. Comment, alors, considérer juridiquement ces créations qui ne seront pas des œuvres de l'esprit humain ?
Il y a fort à parier que la prochaine révolution majeure impactant nos sociétés sera l'abolition de l'esclavage pour les robots doués de libre arbitre. Patience !