<![CDATA[Hocus Pocus Numericus]]>https://blog.badacadabra.net/https://blog.badacadabra.net/favicon.pngHocus Pocus Numericushttps://blog.badacadabra.net/Ghost 1.10Thu, 11 Jul 2024 15:12:29 GMT60<![CDATA[L'intelligence artificielle ou l'apogée du mécanisme cartésien]]>https://blog.badacadabra.net/intelligence-artificielle-ou-apogee-du-mecanisme-cartesien/59cf8915bf092d0f1ef19f68Fri, 11 Aug 2017 14:26:07 GMT

Cela n'aura échappé à aucun observateur : l'Homme a depuis longtemps troqué son silex et sa flûte en os contre des technologies sans cesse plus « intelligentes », ou « smart » comme diraient nos amis anglophones. Aujourd'hui nous vivons dans un monde peuplé d'objets dits intelligents tels que les smart phones, les smart watches ou encore les smart TVs. Mais si cette notion d'intelligence attribuée aux objets est avant tout l'apanage du marketing, elle doit susciter quelques interrogations...

Le corps est une machine, disait Descartes. Son fonctionnement serait calqué sur celui d'une horloge savamment programmée. Une thèse a priori abracadabrante, mais qui s'avère pourtant pertinente si l'on considère l'existence du rythme circadien obéissant à ce que nous appelons une « horloge biologique ».

L'intelligence artificielle part du postulat que l'intelligence humaine peut être reproduite et amplifiée par la science. Le cerveau devient alors une véritable unité centrale. Les neurones y jouent le rôle de processeur multi-cœur à haute fréquence. L'hippocampe représente la mémoire vive, la barrette de RAM, et donc la mémoire de travail. Le cortex fait office de disque dur ou de base de données distribuée, de grande capacité. Les neurotransmetteurs, vecteurs de l'information dans nos synapses, se transforment en simples 0 et 1.

À l'heure où le numérique tend vers un modèle ubiquitaire, il est temps de se demander si la science n'est pas en train de faire le choix inconscient de la déshumanisation. Le corps est une forme de machine naturelle ; une machine qui répond toutefois à des stimuli analogiques. Or la conversion par échantillonnage et quantification de notre humanité signerait probablement la fin du libre arbitre avec l'émergence de la pensée binaire. Par l'influence subreptice qu'il exerce sur nos capacités cognitives, Internet a probablement entamé le formatage...

]]>
<![CDATA[Le cauchemar typographique]]>https://blog.badacadabra.net/le-cauchemar-typographique/59cf8915bf092d0f1ef19f7aFri, 21 Jul 2017 22:16:47 GMT

Vous l'avez certainement remarqué : l'informatique est un monde très anglicisé. Internet est une invention américaine, le Web est une invention britannique, et tous les langages techniques un peu sérieux ont pour base l'anglais ; du HTML au SQL, en passant par Bash et Java.

Aux origines, l'encodage de référence était l'ASCII, amplement suffisant pour représenter des textes en langue anglaise. Mais avec l'internationalisation inhérente au développement d'Internet, il avait fallu mettre en place un nouveau standard, l'Unicode, capable de représenter des textes en toutes langues. L'Unicode est aujourd'hui très bien supporté, mais il y a toutefois un point qui semble être scandaleusement passé à la trappe : la typographie.

Si vous n'avez pas l'âme d'un typographe, vous n'avez sans doute pas remarqué la maltraitance spécialement réservée à la typographie. Le problème est pourtant bien réel : utilisation systématique des guillemets anglais en lieu et place des guillemets français, ponctuation isolée par manque d'espaces insécables, ou encore justification sauvage. Le fait que nous puissions maintenant modifier du texte très librement, sans la contrainte de l'impression, y est vraisemblablement pour quelque chose. Mais pas que...

La disposition AZERTY que nous connaissons en France encourage allègrement la violation des règles typographiques. Certains caractères essentiels, comme par exemple les majuscules accentuées ou les guillemets français, sont difficilement accessibles et n'apparaissent même pas sur les claviers physiques. À cet égard, la disposition BÉPO est d'ailleurs nettement plus légitime et pertinente.

Il faut dire aussi que de nombreux services en ligne, en particulier les réseaux sociaux, permettent rarement l'application en bonne et due forme de ces conventions typographiques. En n'acceptant que du texte brut, les espaces insécables ne sont bien souvent pas prises en compte, générant de fait l'angoissant problème de la ponctuation volante.

Typographie anglaise : 1
Typographie française : 0

]]>
<![CDATA[Au-delà du réel]]>https://blog.badacadabra.net/au-dela-du-reel/59cf8915bf092d0f1ef19f72Fri, 30 Jun 2017 15:36:14 GMT

Les progrès récents du numérique en matière de simulation graphique nous amènent à redéfinir notre conception de la réalité. Ceci n'est guère nouveau car, en philosophie, le réel a toujours fait l'objet d'un vif questionnement. Au cours de l'Antiquité, Platon défendait déjà l'idée d'une réalité complexe en opposant le monde sensible au monde intelligible. Mais aujourd'hui, la technologie nous invite au cogito avec les problématiques de « réalité augmentée », « réalité virtuelle », ou encore « réalité mixte ». Où est donc la réalité au XXIème siècle ?

La réalité augmentée est une technique consistant à « enrichir » l'environnement avec du contenu multimédia. La réalité est ici la nature au sens large, laquelle est en quelque sorte décorée par des informations numériques. Dans ce cadre, l'informatique a une fonction de support.

La réalité virtuelle, au contraire, est une réalité qui échappe à la nature. L'environnement est purement artificiel, créé de toutes pièces par ordinateur, mais la technologie s'appuie ici sur nos sens pour reproduire un sentiment de naturel. Avec la réalité virtuelle, c'est la biologie qui est au service de l'informatique.

La réalité mixte, elle, est probablement la conception la plus ambitieuse de la réalité. L'objectif est de nous permettre d'évoluer simultanément dans deux dimensions parallèles, comme si ces dernières étaient synchronisées en temps réel au travers d'un trou de ver ; un pont Einstein-Rosen. La réalité mixte entend mettre le naturel et l'artificiel sur un pied d'égalité dans notre rapport au monde.

Toutes ces inventions sont évidemment formidables pour tout technophile qui rêve de progrès. La science-fiction d'hier deviendra peut-être bientôt notre quotidien. Nonobstant, il ne faudrait pas que la connectivité nous déconnecte de notre propre réalité et nous fasse basculer dans la fantasmagorie. La vérité vraie n'est-elle pas avant tout dans les Idées ?

]]>
<![CDATA[CLI vs GUI]]>https://blog.badacadabra.net/cli-vs-gui/59cf8915bf092d0f1ef19f78Tue, 13 Jun 2017 17:04:46 GMT

Depuis l'invention de la souris par Douglas Engelbart dans les années 1960, on peut dire que l'informatique a fait du chemin... Alors que les premiers ordinateurs ne brillaient pas particulièrement par leur convivialité et ne s'avéraient utilisables que par des spécialistes, nous avons aujourd'hui des dispositifs parfaitement accessibles au grand public avec des interfaces graphiques intuitives. À tel point d'ailleurs que l'interface graphique, que l'on désigne généralement par l'acronyme GUI pour « Graphical User Interface », s'est imposée comme modèle de référence.

Quelques irréductibles informaticiens, comme votre serviteur, résistent encore et toujours à l'envahisseur en perpétuant la tradition de la ligne de commande ; la fameuse CLI ou « Command Line Interface ». Ces Gaulois du numérique, on les trouve la plupart du temps sur la banquise — entendez par là Linux — à taper du texte dans un terminal qui s'avère totalement incompréhensible aux yeux des profanes. Mais pourquoi, diable, faire compliqué quand on peut faire simple ? N'est-ce pas plus pratique d'utiliser une souris ?

Oui et non. La ligne de commande ne devrait pas être l'apanage des informaticiens et il serait judicieux d'en enseigner les rudiments à tous, à l'école. Elle permet en effet d'avoir une relation plus intime et un dialogue sans filtre avec son ordinateur ; bref, c'est un moyen d'avoir le contrôle. Les commandes au clavier sont en outre bien plus efficaces et ergonomiques qu'un « clickodrome » dans de nombreux cas de figure.

Contrairement aux idées reçues, CLI et GUI ne sont d'ailleurs pas incompatibles mais complémentaires. L'interface optimale n'est ni graphique, ni un simple terminal. C'est une combinaison réfléchie des deux mondes pour en tirer le meilleur. L'auteur de ces lignes a une affection particulière pour les interfaces autonomes en mode texte qu'on appelle TUI (« Textual User Interface »).

]]>
<![CDATA[Les robots ont-ils des droits ?]]>https://blog.badacadabra.net/les-robots-ont-ils-des-droits/59cf8915bf092d0f1ef19f75Thu, 01 Jun 2017 13:04:41 GMT

À l'heure où les progrès en matière d'intelligence artificielle sont rapides et observables, il est temps de nous interroger sur ce que sera la condition des robots penseurs dans un avenir proche. Les lois d'Asimov seront-elles appliquées et respectées ? L'exploitation des robots par les hommes ne donnera-t-elle pas lieu à une révolte cybernétique comme dans les blockbusters de science-fiction ?

Le droit est parfois méprisant à l'égard de ce qui ne relève pas de l'humain. En France, il a fallu attendre 2015 pour que les animaux ne soient plus seulement considérés comme de simples « meubles » mais comme des « êtres doués de sensibilité ». Descartes était d'ailleurs convaincu que les animaux n'avaient pas d'âme car guidés par leur instinct en lieu et place d'une pensée cohérente, contrairement à Aristote qui accordait une âme à tout être vivant. Cette opposition entre les approches cartésienne et aristotélicienne est intéressante si on l'applique au cas des robots. Car si un robot devient capable de penser par lui-même, nous pourrons dire qu'il a une âme selon des critères cartésiens. À l'inverse, un robot n'étant pas un être vivant au sens biologique du terme, il n'aura pas d'âme au sens aristotélicien.

Les robots sont déjà soumis au droit et relèvent de la propriété intellectuelle, en l'occurrence de la propriété industrielle (sous forme de brevets) et du droit d'auteur (les robots appartiennent à leurs créateurs). Mais il y a toutefois un paradoxe de taille car les robots autonomes vont devenir sous peu des créateurs indépendants. Comment, alors, considérer juridiquement ces créations qui ne seront pas des œuvres de l'esprit humain ?

Il y a fort à parier que la prochaine révolution majeure impactant nos sociétés sera l'abolition de l'esclavage pour les robots doués de libre arbitre. Patience !

]]>
<![CDATA[Stress, anxiété et phobies à l'ère du numérique]]>https://blog.badacadabra.net/stress-anxiete-et-phobies-a-l-ere-du-numerique/59cf8915bf092d0f1ef19f74Thu, 25 May 2017 15:04:58 GMT

Les ordinateurs entretiennent une relation quelque peu contradictoire avec notre psyché. D'un côté, ils sont vecteurs de stress, d'anxiété, voire de phobies. De l'autre, ils sont de plus en plus utilisés par les professionnels de santé pour soigner certains troubles psychologiques. Or si nous partons du principe que le venin contient l'antidote et que le meilleur moyen de se prémunir contre une maladie bénigne est l'inoculation par le vaccin, peut-être y a-t-il là une première partie d'explication...

L'avènement d'Internet, au-delà de tous ses atouts que nous connaissons, ne s'est pas fait sans l'apparition d'un ensemble de pathologies psychiques absolument nouvelles. Parmi elles, nous pouvons par exemple citer le FOMO (« fear of missing out »), littéralement « peur de manquer quelque chose ». Particulièrement fréquent chez les blogueurs et les mordus de réseaux sociaux, ce syndrome se traduit par une impossibilité de se déconnecter. Les sujets qui en souffrent sont en quelque sorte esclaves de leurs notifications et dépensent compulsivement beaucoup d'énergie nerveuse à tout passer en revue afin de ne rien rater. Largement liées à cette pathologie, la nomophobie (peur d'être séparé de son smartphone) et l'angoisse de la sonnerie (« ringxiety ») font aussi des victimes.

Parallèlement, le numérique est au cœur de thérapies comportementales et cognitives, avec notamment l'usage de la réalité virtuelle et des jeux vidéo dans les traitements proposés. L'avantage du virtuel pour le praticien est de pouvoir travailler directement avec le patient sur ses peurs en le confrontant progressivement à celles-ci. Le praticien peut aussi utiliser cette technologie de simulation pour mettre le patient en immersion dans un univers apaisant, favorisant de fait la relaxation.

Mais rappelez-vous : la déconnexion est un droit et le monde est bien plus qu'une suite de 0 et de 1...

]]>
<![CDATA[Le règne de l'autodidaxie]]>https://blog.badacadabra.net/le-regne-de-l-autodidaxie/59cf8915bf092d0f1ef19f77Sat, 20 May 2017 15:06:18 GMT

Dans la Grèce antique, le substrat du savoir était généralement transmis à l'oral, notamment dans le cadre de relations quasi mystiques entre maîtres et disciples. L'introspection participait évidemment au développement personnel, mais c'était avant tout par le dialogue que l'Homme pouvait apprendre du monde. Selon Socrate, l'écriture était d'ailleurs une pratique dangereuse invitant à l'oisiveté intellectuelle, liée à la disparition d'un travail intense de mémorisation. Mémoire = Savoir.

Lorsque Gutenberg inventa l'imprimerie au milieu du XVème siècle, le rapport au savoir changea profondément. Les manuscrits autrefois inaccessibles des scribes et moines copistes purent être reproduits et distribués en masse à moindre coût, mettant ainsi la culture littéraire à la portée de toutes les bourses. Le livre personnel devint ici monnaie courante.

Avec l'invention récente des ordinateurs, d'Internet et du Web, notre rapport à la connaissance a fait un nouveau bond de géant. Le savoir est désormais partout et il suffit de quelques secondes pour trouver une information qui demandait autrefois des heures de recherche dans les références d'une bibliothèque. Cela ne fait aucun doute : le XXIème siècle est taillé pour l'autodidaxie. Bien sûr, les professeurs restent indispensables. Mais il serait fort peu perspicace de nier que le numérique pèse aujourd'hui très lourd dans nos acquis intellectuels.

Parmi les innombrables ressources disponibles sur le Web, accessibles immédiatement grâce à l'efficacité redoutable des moteurs de recherche, on trouve notamment des MOOCs (« Massive Open Online Courses ») et des supports destinés au e-learning. L'apprentissage et la formation sont ainsi progressivement délocalisés sur Internet. Des sites web comme OpenClassrooms — « Leader européen de l'e-Éducation » — délivrent déjà des certifications, et même des diplômes reconnus par l'État.

Une question importante se pose alors : l'école telle que nous la connaissons aujourd'hui n'est-elle pas vouée à disparaître ?

]]>
<![CDATA[Les limites du transhumanisme]]>https://blog.badacadabra.net/les-limites-du-transhumanisme/59cf8915bf092d0f1ef19f76Tue, 02 May 2017 12:45:17 GMT

L'Homme est un pur produit de la nature. Ses facultés physiques et mentales, bien que malléables, sont limitées à la naissance par des critères biologiques. Sans ailes, l'Homme ne peut voler. Sans branchies, l'Homme ne peut respirer sous l'eau. Sans l'œil nyctalope du lynx, l'Homme ne peut voir dans l'obscurité. L'intelligence humaine a toutefois permis de trouver des solutions, des technologies, nous rendant capables de défier les lois de la nature et de combler nos lacunes. Mais jusqu'où pouvons-nous aller dans cette direction sans perdre notre humanité ?

Dans L'œuf transparent, Jacques Testart, précurseur de la fécondation in vitro en France, s'interrogeait sur la dimension éthique des bébés-éprouvette. Il faut dire que la tentation de l'eugénisme est grande quand on maîtrise les aspects de sa propre procréation... Une technologie comme la FIV, aussi bénéfique soit-elle, pourrait très vite dégénérer en calibrage des naissances tel que décrit dans Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley.

De nos jours, c'est surtout l'informatique qui invite à la réflexion morale car la tendance est à la symbiose, pour reprendre le terme de Joël de Rosnay (cf. L'homme symbiotique). Jusqu'à présent, les technologies que nous avons développées s'avèrent surtout être des équipements ; le réacteur dorsal (jetpack), la bouteille d'oxygène, les jumelles de vision nocturne, etc. L'informatique est différente. Le numérique s'infiltre dans chaque parcelle de notre environnement et commence à pénétrer le sanctuaire qu'est le corps humain.

Quand le monde sera cybionte, nous aurons réussi notre pari de démontrer le potentiel divin de la science. Mais in fine, ne serions-nous pas en train de créer notre propre Skynet ou notre future Matrice ? Sommes-nous réellement prêts à sacrifier un peu d'intégrité corporelle et de libre arbitre ? Peut-être est-il bon de se rappeler que plus n'est pas toujours synonyme de mieux...

]]>
<![CDATA[L'ambiguïté du référencement payant]]>https://blog.badacadabra.net/ambiguite-du-referencement-payant/59cf8915bf092d0f1ef19f6aTue, 25 Apr 2017 13:02:34 GMT

Dans le petit monde des référenceurs, il est d'usage d'opposer le référencement naturel au référencement payant. Une opposition a priori indiscutable qui s'avère pourtant ambiguë si l'on réunit tous les éléments de l'enquête...

D'abord, si l'on considère le sens du mot « référencer », le système de liens sponsorisés mis en place par les moteurs de recherche est indubitablement une forme de référencement payant. Les liens commerciaux — achetés par des personnes morales ou physiques — apparaissent dans les SERPs (« Search Engine Results Pages »), au même titre qu'un paquet de chips apparaît dans les rayons d'un supermarché. C'est notamment pour cette raison que les professionnels du Web emploieront souvent l'acronyme SEA (« Search Engine Advertising ») pour désigner le référencement payant.

Ceci n'est pas sans poser un problème de taille car le SEA est au référencement payant ce que le développement est à l'informatique. Ce n'est certainement pas faux de dire que la programmation est une discipline de l'informatique. Il est en revanche erroné d'affirmer que l'informatique est l'apanage des développeurs. De quoi donner le cafard aux administrateurs systèmes et réseaux !

En réalité, nous sommes ici en présence d'une métonymie ; et plus exactement d'une synecdoque. Car, dans la pratique, le référencement naturel est lui aussi sous influence pécuniaire. Certains référenceurs malicieux coiffés de « chapeaux noirs » sont sans scrupules lorsqu'il s'agit de payer pour un positionnement préférentiel dans les annuaires, de même qu'ils n'hésitent pas à s'arranger financièrement avec des éditeurs de sites pour y déposer quelques liens. Par ailleurs, de nombreuses entreprises n'ont-elles pas recours à des agences de référencement ou à des référenceurs freelance pour leurs affaires ? Les prestations sont-elles gratuites ? La réponse est évidente...

Le référencement payant s'étend bien au-delà du SEA. Vous êtes prévenus !

]]>
<![CDATA[Info ou Intox ?]]>https://blog.badacadabra.net/info-ou-intox/59cf8915bf092d0f1ef19f79Tue, 18 Apr 2017 13:32:20 GMT

Alors que cette question nous renvoie aux heures les plus sombres de la propagande, elle n'en reste pas moins d'actualité. Avec Internet et l'émergence d'un modèle contributif incarné par le Web 2.0 au début des années 2000, la diffusion de fausses informations n'a jamais été autant à portée de main. Sans même le savoir, vous avez peut-être déjà partagé un « hoax » par mail ou sur les réseaux sociaux...

Dans le monde de la francophonie, les grands journaux parodiques et satiriques que sont Le Gorafi et Nordpresse suscitent fréquemment des réactions sincères en dépit d'un contenu totalement loufoque. Certains représentants politiques, à l'instar de Christine Boutin ou Esther Benbassa, n'ont d'ailleurs pas échappé au ridicule en partageant des articles sans vérifier l'intégrité de leurs sources.

Les faussaires n'ont hélas pas tous le même sens de l'humour que les journaux précités. Certains publient de fausses informations, non pas simplement dans le but de divertir, mais avec la ferme intention de nuire et de manipuler l'opinion. Ceux-là utilisent des aspirateurs de sites pour récupérer le contenu des journaux sérieux et mettent à profit ces données pour créer des sites miroirs. De tels sites sont des répliques visuelles parfaitement crédibles auxquelles il est facile d'ajouter des articles fallacieux. L'internaute lambda, qui ne sait pas ce qu'est un nom de domaine, n'y voit que du feu. C'est ce qui est arrivé récemment à Marion Maréchal Le Pen en partageant un faux article du Soir, accusant Emmanuel Macron d'avoir une campagne financée par l'Arabie saoudite.

Vérifier soigneusement ses sources est plus que jamais indispensable. Une publication ne devrait jamais être partagée en cédant à l'affect. Des sites comme HoaxBuster, Hoaxkiller, ou le Décodex du Monde permettent de démêler le vrai du faux. À utiliser sans modération pour rétablir la vérité...

]]>
<![CDATA[De la démocratie sur Internet]]>https://blog.badacadabra.net/de-la-democratie-sur-internet/59cf8914bf092d0f1ef19f67Thu, 13 Apr 2017 13:52:17 GMT

S'il y a bien une chose que nous devons à Internet, c'est l'accès libre et immédiat à une source intarissable d'informations. Depuis les années 2000, avec l'émergence du Web 2.0, n'importe quel badaud disposant d'une connexion viable peut ajouter sa pierre à l'édifice et ainsi contribuer au grand ouvrage commun. Avec l'UGC et le « crowdsourcing », le pouvoir est définitivement entre les mains des citoyens de la Toile.

Malheureusement, la disparition des barrières à l'entrée sur le segment de la publication numérique s'est accompagnée d'un délitement progressif de la pertinence au profit d'un capharnaüm généralisé. Pour être publié au siècle dernier, encore fallait-il convaincre un éditeur... Aujourd'hui, convaincre sa propre conscience déontologique représente un effort herculéen. C'est ainsi que des articles réfléchis cohabitent avec les mèmes et que des remarques pertinentes côtoient les éructations de trolls congénitaux.

Internet est un espace partagé, une vaste agora qui reflète les mœurs de notre démocratie. Les élections n'y sont pas présidentielles ni législatives, mais bel et bien hypertextes. Les candidats ne sont pas des personnes physiques mais des liens. Le régime y est, en outre, représentatif.

Cette conception démocratique d'Internet nous amène à considérer le partage d'un lien comme un vote. Lorsqu'un internaute partage un lien, c'est vraisemblablement parce qu'il y voit une certaine forme d'intérêt. À ce titre, on pourrait dresser une cartographie idéologique d'un citoyen connecté à partir de ses publications. « Je pense, donc je suis » écrivait Descartes dans son Discours de la méthode. Sur Internet, ne serait-ce pas plutôt « Je partage, donc je suis » ?

Ce que nous sommes sur Internet fait corps avec ce que nous partageons. Les mauvais contenus trahissent bien souvent les mauvais citoyens, à moins que les liens ne soient capables de démagogie et de populisme...

]]>
<![CDATA[Un logiciel non propriétaire est un logiciel...]]>https://blog.badacadabra.net/un-logiciel-non-proprietaire-est-un-logiciel/59cf8915bf092d0f1ef19f6cMon, 10 Apr 2017 14:37:28 GMT

Si vous arrivez à compléter cette proposition avec assurance, félicitations ! Mais êtes-vous bien certain(e) de votre réponse ?

Certains pensent qu'un logiciel propriétaire est un logiciel développé par une entreprise, en conséquence de quoi un logiciel non propriétaire est forcément un logiciel communautaire ou personnel. Cette vision est malencontreuse car des multinationales sont à l'origine de logiciels non propriétaires. À l'inverse, un logiciel personnel est souvent la propriété exclusive de son auteur.

En vérité, le degré de propriété est avant tout une affaire de licence. Sur le plan du droit, le logiciel propriétaire s'oppose au logiciel libre et au logiciel ouvert. Un logiciel libre étant logiquement un logiciel ouvert, on peut être tenté de dire qu'un logiciel non propriétaire est un logiciel libre. Sauf que... Non, toujours pas.

Un logiciel libre est un logiciel ouvert mais la réciproque est fausse. La confusion est encore plus terrible en anglais où l'on parle de « free software » contre « open source » ; avec « free » qui peut aussi bien se traduire par « libre » que par « gratuit ». Or un logiciel libre peut tout autant être gratuit que payant, de même qu'un logiciel simplement ouvert ou propriétaire. D'où l'intérêt de l'expression « libre software », pourtant peu usitée dans le monde anglophone.

Mais à vrai dire, le clivage entre logiciel libre et logiciel open source est surtout une querelle de chapelles entre l'OSI (« Open Source Initiative ») et la FSF (« Free Software Foundation »). Les partisans du libre ajoutent une dimension philosophique à l'aspect purement pragmatique d'un code source ouvert.

Heureusement, il y a une réponse universelle. Ici ce n'est pas 42 mais FOSS (« Free and Open Source Software ») ou FLOSS (« Free/Libre and Open Source Software »).

]]>
<![CDATA[L'ambivalence du mail]]>https://blog.badacadabra.net/ambivalence-du-mail/59cf8915bf092d0f1ef19f70Fri, 07 Apr 2017 13:17:32 GMT

Le courrier électronique est une technologie aussi précieuse que pernicieuse. Le mail remplace admirablement la lettre postale pour les petites communications d'usage qui prenaient autrefois des semaines, voire des mois. Il est aussi un compagnon de travail indispensable et s'avère nettement moins intrusif que le téléphone qui impose une réaction d'urgence : un téléphone sonne ou vibre pendant de longues secondes tant que vous ne prenez pas la décision de décrocher ou raccrocher. Un mail est en outre plus formel qu'un message instantané et redonne la maîtrise du temps au destinataire comme à l'expéditeur. C'est vous qui décidez quand vous lisez un mail et quand vous y répondez. La personne qui vous envoie le mail sait pertinemment qu'elle ne peut espérer une réponse immédiate et peut donc vaquer à ses occupations. Ça, c'est le côté lumineux de la force.

Cependant, le côté obscur vous guette... Contrairement au téléphone qui encourage le modèle paradoxalement très binaire du « tout ou rien », joignable ou en communication, la boîte mail ne cesse d'engranger silencieusement de nouveaux messages en toutes circonstances. En encourageant la procrastination, le mail représente d'ailleurs un véritable piège. La pression évitée à court terme avec le téléphone ou la messagerie instantanée se mue en pression à long terme sous l'effet de l'accumulation. En quelque sorte, la pression qualitative devient pression quantitative.

Le mail incarne à lui seul tout ce que l'on peut reprocher à Internet en général. L'efficacité qu'il offre est inestimable, à tel point que l'on pourrait difficilement s'en passer aujourd'hui. Néanmoins il est aussi un important vecteur de stress par le trop-plein d'informations qu'il entretient en flux continu. Insidieusement, le mail a déporté les centres de tri postaux dans les foyers. Dommage que ce CDI généreusement offert par « Internet, Inc. » soit à titre gracieux...

]]>
<![CDATA[La matrice au service de votre e-réputation]]>https://blog.badacadabra.net/la-matrice-au-service-de-votre-e-reputation/59cf8915bf092d0f1ef19f6fWed, 05 Apr 2017 14:13:47 GMT

Difficile d'affirmer le contraire : avoir une bonne réputation est fondamental pour réussir en société. Une mauvaise réputation est source d'ennuis, et vous qui êtes certainement quelqu'un d'intègre, vous n'aimez pas les ennuis. Il est donc temps, si ce n'est pas déjà le cas, de prendre très au sérieux l'image que vous renvoyez sur Internet. Et pour cela, encore faut-il que vous fassiez le tri entre ce vous pouvez publier et ce que vous devez garder confidentiel. Pas toujours facile...

À vrai dire, en matière de e-réputation, il y a deux grandes écoles antagoniques. La première école est celle du camouflage qui ne laisse volontairement aucune trace. Ici vous souhaitez garder l'anonymat afin de ne pas vous exposer publiquement. La deuxième école est celle de l'ouverture laissant inéluctablement des empreintes. Ici vous souhaitez être vu(e), pour des raisons qui vous regardent.

Pour les partisans de la première école, la stratégie est simple : boycotter les réseaux sociaux ou se réfugier systématiquement derrière un obscur pseudonyme. Pour les partisans de la deuxième école, il est utile d'entreprendre un travail de classification fondé sur une matrice inspirée des travaux de Fadhila Brahimi. Cette matrice est en réalité un petit tableau à double entrée permettant de distinguer ce qui relève de la sphère personnelle ou professionnelle (en ligne) et ce qui relève de la sphère privée ou publique (en colonne). Cela donne ainsi une vision claire du champ des possibles, avec seulement quatre cellules : personnel et privé, personnel et public, professionnel et privé, professionnel et public.

Concevoir une stratégie de présence à partir de là est aisé : il suffit d'associer chaque canal de communication envisagé à une cellule du tableau. Le niveau de confidentialité et le formalisme exigés pour chaque média s'impose alors de lui-même...

]]>
<![CDATA[Google Shark : le dangereux algorithme de Mountain View]]>https://blog.badacadabra.net/google-shark-le-dangereux-algorithme-de-mountain-view/59cf8915bf092d0f1ef19f7bSat, 01 Apr 2017 01:37:41 GMT

Le géant américain du numérique vient d'annoncer la sortie d'un nouvel algorithme majeur, baptisé Shark. Interrogé à ce propos, Larry Page s'est dit « enthousiaste et plus déterminé que jamais sur le chemin de l'innovation ». Sergey Brin, quant à lui, a tenu à saluer le travail de ses équipes de R&D : « Il nous aura fallu des années de recherche et d'efforts pour arriver à ce résultat, mais grâce au travail remarquable de nos ingénieurs, nous avons enfin mis au point un algorithme qui va révolutionner votre rapport à l'information. »

Mais au fait, c'est quoi Google Shark ?

D'après les quelques informations issues de la communication officielle, cet algorithme semble largement axé sur l'exploitation des données personnelles. La firme entend ici enrichir son moteur de recherche avec de nouvelles données, notamment en indexant les SMS, les conversations téléphoniques et les snaps envoyés depuis un smartphone Android. Les objets connectés sont aussi concernés et leurs données seront a priori référencées dans un index dédié. Les snaps, eux, se verront valorisés dans Google Images et dans la recherche universelle.

Même si ce nouvel algorithme va indéniablement faciliter notre accès à certains pans de l'information, jusque-là inaccessibles, nous pouvons quand même nous demander si tout cela est bien sérieux... Google Shark est évidemment un pas de plus vers le « Big Brother » de George Orwell, c'est-à-dire le triomphe des institutions liberticides au détriment de la vie privée. Comment allons-nous vivre avec l'angoisse permanente de voir notre intimité indexée et visible aux yeux de tous ? Certes, le mensonge est délétère. Mais le secret n'a-t-il pas ses vertus ? Quel jardin allons-nous cultiver maintenant ?

En tout cas, une chose est sûre : ce satané requin est un gros poisson d'avril. :)

]]>