/ Culture numérique

CLI vs GUI

Depuis l'invention de la souris par Douglas Engelbart dans les années 1960, on peut dire que l'informatique a fait du chemin... Alors que les premiers ordinateurs ne brillaient pas particulièrement par leur convivialité et ne s'avéraient utilisables que par des spécialistes, nous avons aujourd'hui des dispositifs parfaitement accessibles au grand public avec des interfaces graphiques intuitives. À tel point d'ailleurs que l'interface graphique, que l'on désigne généralement par l'acronyme GUI pour « Graphical User Interface », s'est imposée comme modèle de référence.

Quelques irréductibles informaticiens, comme votre serviteur, résistent encore et toujours à l'envahisseur en perpétuant la tradition de la ligne de commande ; la fameuse CLI ou « Command Line Interface ». Ces Gaulois du numérique, on les trouve la plupart du temps sur la banquise — entendez par là Linux — à taper du texte dans un terminal qui s'avère totalement incompréhensible aux yeux des profanes. Mais pourquoi, diable, faire compliqué quand on peut faire simple ? N'est-ce pas plus pratique d'utiliser une souris ?

Oui et non. La ligne de commande ne devrait pas être l'apanage des informaticiens et il serait judicieux d'en enseigner les rudiments à tous, à l'école. Elle permet en effet d'avoir une relation plus intime et un dialogue sans filtre avec son ordinateur ; bref, c'est un moyen d'avoir le contrôle. Les commandes au clavier sont en outre bien plus efficaces et ergonomiques qu'un « clickodrome » dans de nombreux cas de figure.

Contrairement aux idées reçues, CLI et GUI ne sont d'ailleurs pas incompatibles mais complémentaires. L'interface optimale n'est ni graphique, ni un simple terminal. C'est une combinaison réfléchie des deux mondes pour en tirer le meilleur. L'auteur de ces lignes a une affection particulière pour les interfaces autonomes en mode texte qu'on appelle TUI (« Textual User Interface »).