Référencement naturel ou artificiel ?
SEO. Les professionnels du Web connaissent bien cet acronyme. En anglais, cela signifie « Search Engine Optimization » ; une expression que l'on pourrait traduire littéralement par « Optimisation pour les moteurs de recherche ». Cette version francophone est néanmoins peu usitée et on lui préfère généralement la formule consacrée : « référencement naturel ».
Le terme « naturel » fait partie du jargon des référenceurs. Il qualifie les résultats principaux d'un moteur de recherche se distinguant visuellement et conceptuellement des liens sponsorisés, c'est-à-dire commerciaux. Ces résultats dits naturels sont pourtant, en tout point, artificiels. Ils sont le fruit de savants calculs dictés par la logique mathématique des algorithmes. Un beau glissement sémantique, donc, qui est sans doute fort révélateur de l'évolution des mœurs. Les algorithmes sont maintenant si présents dans nos vies qu'on en vient à les considérer comme des semblables, comme des créations de la nature.
A fortiori, le référencement naturel ne peut être qu'un artefact. Mais il y a toutefois plusieurs écoles, ce qui requiert ici la nuance. À vrai dire, il y a surtout deux paradigmes forts devant cohabiter, ceux-ci allant d'ailleurs au-delà du clivage très manichéen opposant « black hat » et « white hat ». Le premier paradigme est celui de l'obsession des algorithmes. Le deuxième paradigme est celui de l'expérience utilisateur.
Or le piège réel du référencement consiste précisément à s'enfermer à perpétuité dans la prison du premier paradigme. Gardons à l'esprit que le code source est effectivement adressé aux machines, mais que le contenu, lui, est adressé aux êtres humains. Afin de redonner un souffle naturel aux articles sur la Toile, encore faudrait-il que tous les rédacteurs soient davantage préoccupés par les idées qu'ils véhiculent que par la densité de mots-clés ou la position des textes d'ancrage...