Info ou Intox ?
Alors que cette question nous renvoie aux heures les plus sombres de la propagande, elle n'en reste pas moins d'actualité. Avec Internet et l'émergence d'un modèle contributif incarné par le Web 2.0 au début des années 2000, la diffusion de fausses informations n'a jamais été autant à portée de main. Sans même le savoir, vous avez peut-être déjà partagé un « hoax » par mail ou sur les réseaux sociaux...
Dans le monde de la francophonie, les grands journaux parodiques et satiriques que sont Le Gorafi et Nordpresse suscitent fréquemment des réactions sincères en dépit d'un contenu totalement loufoque. Certains représentants politiques, à l'instar de Christine Boutin ou Esther Benbassa, n'ont d'ailleurs pas échappé au ridicule en partageant des articles sans vérifier l'intégrité de leurs sources.
Les faussaires n'ont hélas pas tous le même sens de l'humour que les journaux précités. Certains publient de fausses informations, non pas simplement dans le but de divertir, mais avec la ferme intention de nuire et de manipuler l'opinion. Ceux-là utilisent des aspirateurs de sites pour récupérer le contenu des journaux sérieux et mettent à profit ces données pour créer des sites miroirs. De tels sites sont des répliques visuelles parfaitement crédibles auxquelles il est facile d'ajouter des articles fallacieux. L'internaute lambda, qui ne sait pas ce qu'est un nom de domaine, n'y voit que du feu. C'est ce qui est arrivé récemment à Marion Maréchal Le Pen en partageant un faux article du Soir, accusant Emmanuel Macron d'avoir une campagne financée par l'Arabie saoudite.
Vérifier soigneusement ses sources est plus que jamais indispensable. Une publication ne devrait jamais être partagée en cédant à l'affect. Des sites comme HoaxBuster, Hoaxkiller, ou le Décodex du Monde permettent de démêler le vrai du faux. À utiliser sans modération pour rétablir la vérité...